Les professionnels des métiers d'art et du patrimoine vivant, vous l'avez dit, subissent de plein fouet les effets de la crise sanitaire : en premier lieu, l'annulation de nombreux salons et d'événements, primordiaux pour exposer et commercialiser leur production ; mais également l'effondrement de l'activité touristique et de la restauration, qui représentent également des débouchés importants pour ces métiers.
Afin de parer aux difficultés immédiates, ces entreprises aux savoir-faire d'excellence ont pu bénéficier des mesures de soutien transverses très rapidement mises en place par le Gouvernement : fonds de solidarité, prêts garantis par l'État, report voire annulation de charges sociales pour les très petites entreprises ayant fait l'objet d'une fermeture administrative, dispositif exceptionnel de chômage partiel. Face à l'ampleur de la crise, le Gouvernement a décidé de maintenir des mesures exceptionnelles de soutien pour la filière tourisme. Nous évaluons l'opportunité d'en faire profiter des secteurs autres que le tourisme, mais se révélant économiquement très dépendants de l'activité touristique.
Les savoir-faire exceptionnels sont aussi le reflet de l'identité culturelle de nos territoires. Afin de soutenir durablement les artisans et les entreprises qui les font vivre, le Gouvernement a confié en 2018 à trois parlementaires une mission temporaire sur la préservation et le développement des métiers d'art et du patrimoine vivant en France. Le rapport remis à l'issue de cette mission, « France, métiers d'excellence », formulait une série de propositions dont certaines sont en cours de mise en oeuvre. Ainsi, le crédit d'impôt en faveur des métiers d'art a été prolongé pour la période 2020-2022.
À la suite d'une étude d'impact réalisée par l'Institut national des métiers d'art – INMA – celui-ci proposera, avec le soutien du Gouvernement, un plan de relance spécifique associant étroitement professionnels et mécènes. Ce plan devra comprendre des actions complémentaires aux dispositifs de soutien proposés par l'État pour aider ces professionnels à sortir de la crise. Les actions porteront notamment sur la numérisation des canaux de vente et l'organisation d'événements tels que les Journées européennes des métiers d'art et du patrimoine vivant, dont l'édition 2021 a été annoncée. Selon l'évolution de la situation sanitaire, des opérations pourront également être menées dans le cadre des Journées européennes du patrimoine. L'INMA travaille enfin à une opération spéciale pour les fêtes de fin d'année visant à promouvoir le travail de ces professionnels et à inciter les Français à privilégier l'achat de cadeaux fabriqués en France.