UPM, vous l'avez dit, a annoncé en fin d'année dernière son intention de céder ou de fermer la papeterie de Chapelle Darblay située à Grand-Couronne, près de Rouen. À la suite de cette annonce et après une première phase de recherche de repreneur, le groupe a engagé un plan de sauvegarde de l'emploi. Cette usine, vous l'avez également souligné, produit aujourd'hui du papier journal – marché qui connaît un déclin très important depuis de nombreuses années, encore aggravé avec la crise du covid-19. Le site n'est aujourd'hui chargé qu'au tiers de sa capacité.
Avant la crise, au début de l'année 2019, le groupe papetier VPK a conçu et présenté un projet sérieux de reprise de cette papeterie pour la convertir et y produire du papier pour ondulé, comme cela avait été fait sur le site de Stracel, près de Strasbourg. Le projet prévoyait la reprise d'environ 80 salariés sur les 220 que compte le site. La difficulté principale liée à cette éventuelle transaction tient au délai de transfert du site et d'une partie du personnel, et aux coûts engendrés par la transformation de l'outil industriel. La crise du covid-19 et les très grandes incertitudes entourant non seulement le projet de reprise par VPK, mais également l'environnement de marché des deux groupes, qui font face à une forte baisse de la demande de leurs clients et disposent d'une visibilité très faible, ont conduit les deux sociétés à renoncer à court terme au projet de transfert. En effet, VPK ne souhaite pas prendre un tel risque financier sans aucune visibilité sur le rythme et la vigueur de la reprise économique, et UPM ne souhaite pas supporter plus longtemps les pertes importantes engendrées par le site en sous-activité.
La procédure de plan de sauvegarde de l'emploi qu'UPM a engagée est encadrée par des délais légaux, que l'entreprise a respectés. Pourtant, le travail se poursuit, en lien avec les services du ministère de l'économie et des finances et du ministère du travail, dans le but de réaliser le projet dès lors que les conditions économiques permettront aux acteurs de s'y engager. Les atouts du site sont réels et permettent d'envisager d'y relancer une activité papetière : aussi avons-nous demandé à UPM de maintenir le site en condition opérationnelle pour donner au projet de reconversion toutes ses chances.
Le projet de VPK est très sérieux et a trouvé son financement. Ce qui lui manque aujourd'hui, c'est de la visibilité sur la situation économique et la demande de ses clients.