Cet amendement vise à encadrer le recours au travail intérimaire. C'est d'autant plus urgent que le travail intérimaire tue et blesse chaque année. En 2014, on a dénombré 40 000 accidents du travail ; 64 intérimaires sont morts au travail. Le constat est tout aussi triste pour l'année 2015.
Nous devons cette situation au fait que les sociétés d'intérim et les entreprises donneuses d'ordres s'entendent souvent pour faire intervenir les intérimaires sur les postes les plus exposés aux risques, sans leur dispenser de formation ni respecter les obligations légales en ce qui concerne la fourniture de matériels de sécurité – chaussures, casques ou lunettes de protection.
On recense deux fois plus d'accidents du travail chez les intérimaires que chez les autres salariés. Ce n'est pas un hasard car lorsqu'un intérimaire se blesse, l'accident est imputé à l'agence d'intérim mais n'entre pas dans les statistiques de l'entreprise dans lequel il a lieu. Cela évite à celle-ci de payer les pénalités liées au nombre d'accidents du travail.
Il est donc urgent d'encadrer strictement le travail intérimaire. Nous proposons notamment qu'une entreprise ne puisse faire appel à un salarié temporaire que pour l'exécution d'une tâche précise et temporaire, et seulement dans les cas de remplacement d'un salarié absent ou d'accroissement temporaire de l'activité de l'entreprise.