Nous savons quel sens vous donnez à l'économie, monsieur Potier, et nous sommes nombreux à partager votre souci d'une économie respectueuse des individus, ayant une vision – sinon une taille – humaine. S'il est nécessaire d'imposer des conditions à l'attribution d'aides publiques, les solutions que vous proposez semblent maladroites ou viciées : je crains qu'elles fassent de l'actionnaire un paria par définition. Notre économie a pourtant besoin d'actionnaires, non pas assoiffés de gain à tout prix, mais bénéficiant d'un juste retour sur leurs investissements et sur les risques qu'ils prennent. J'ai peut-être une vision quelque peu idéalisée de l'actionnariat, que je qualifie parfois de populaire, mais l'argent n'est pas nécessairement sale, et la propriété n'est pas nécessairement le vol, pour paraphraser un penseur du XIXe siècle.
Il est donc utile d'imposer des contreparties écologiques aux aides, mais les conditions que vous proposez ne sont pas adéquates. Nous devrions poursuivre la réflexion pour trouver d'autres pistes. Certes, il faut demander des comptes aux entreprises…