Cet amendement aborde un sujet majeur : la nécessité de donner un avenir à notre jeunesse, qui peine de plus en plus à s'insérer sur le marché du travail. Le constat est alarmant : le taux de chômage des jeunes atteint des sommets, avec 24 %, soit plus du double de la moyenne nationale. L'âge moyen d'accès au premier emploi stable ne cesse de reculer – il est passé de 20 ans en 1960 à 28 ans en 2016.
Je suis moi-même entré sur le marché du travail en 1978, à 20 ans, dans le cadre de contrats appelés à l'époque les « petits Barre » – c'était en effet Raymond Barre, Premier ministre, qui avait inventé ces contrats pour faire entrer les jeunes dans l'emploi par une succession de contrats de six mois sous-payés, à un salaire inférieur au SMIC. Depuis cette période, c'est-à-dire depuis des décennies, jamais les jeunes ne sont entrés normalement sur le marché du travail.
Puisque vous voulez moderniser et préparer l'avenir, c'est à vous de créer des conditions permettant d'entrer sur le marché du travail sans subir cette précarisation croissante qui touche les jeunes et les empêche de disposer d'un logement indépendant – 43 % seulement des jeunes ont accès au logement – ou d'un prêt bancaire pour leurs projets de vie.
Face à ce constat, le projet de loi nous propose de donner tous les instruments juridiques permettant de précariser un peu plus le marché du travail. Pensez-vous sérieusement qu'en inventant le CDI précaire – quelle formidable formule que celle de « CDI de chantier » ! –, vous offrirez un meilleur avenir à notre jeunesse ?