Nous gagnerions collectivement à tenir un débat apaisé et responsable. Depuis la position modeste que j'occupe, c'est ma préoccupation première en prenant la parole devant vous.
Le groupe Agir ensemble est témoin de la difficulté et du caractère sensible de cette question, car nous n'avons pas réussi à nous accorder sur une position unanime et serons donc majoritairement favorables au texte et opposés à la motion de rejet préalable.
Nous comprenons en effet, comme tous nos compatriotes, la difficulté qu'il peut y avoir à adhérer au texte que nous examinons, ou du moins l'inconfort qu'il peut susciter. De fait, les restrictions qu'il prévoit à la libre circulation des personnes et à la liberté de réunion, ainsi que les éventuelles fermetures d'établissements, représentent une préoccupation majeure pour notre liberté avec un L majuscule.
Nous sommes cependant confrontés à une urgence vitale, et c'est au pouvoir exécutif qu'incombe l'impérieuse nécessité de prendre des mesures rapides. Vient en effet un moment où il ne s'agit pas de débattre des conditions dans lesquelles on va débattre, mais d'agir politiquement, au plus près des territoires. À cet égard, il convient de faire perdurer les pouvoirs transférés au préfet, en binôme du reste avec le maire. À défaut, en effet, que ferions-nous ?
J'ai écouté attentivement Philippe Gosselin, pour qui j'ai beaucoup de considération, et je me réjouis de constater que nous sommes d'accord sur l'essentiel, hormis une éventuelle clause de revoyure qui, du reste, existe déjà avec l'examen d'un nouveau texte prévu en janvier 2021.
L'essentiel consiste probablement à savoir comment nous parviendrons à circonscrire, pour l'avenir, un régime juridique solide pour cet état d'urgence sanitaire. Cela doit faire l'objet d'un débat, que nous appelons de nos voeux. C'est la raison pour laquelle nous voterons contre la motion de rejet préalable.