Je n'accepte pas non plus l'argument selon lequel certaines personnes minimiseraient la crise. Nous vivons tous dans des territoires, dans des circonscriptions, dans des départements, nous avons tous des familles et nous sommes tous au front, à la place qui nous revient, pour lutter contre le covid. Nous sommes tous en responsabilité face à cette pandémie.
C'est cependant d'autre chose qu'il s'agit aujourd'hui. Vous nous proposez, d'abord, un objet incompréhensible : une loi visant à instaurer une exception transitoire permanente ! Il s'agit d'un objet parfaitement hybride sur le plan législatif et tout à fait incompréhensible pour les Français. L'état d'urgence est instauré quand il est nécessaire et il peut être levé. Nous disposons en effet de tous les outils du droit commun pour lutter contre la pandémie.
Je rappelle à ceux qui l'auraient oublié que la mesure la plus coercitive prise depuis la pandémie a été le confinement, décidé sur la seule base du droit commun, sans qu'il y ait de loi d'état d'urgence. Ne nous racontez donc pas d'histoires : la mesure que vous proposez est attentatoire aux libertés pour une période beaucoup trop longue, et porte principalement sur les libertés fondamentales que sont celles de se rassembler et de circuler. La prorogation proposée ne répond donc pas à une ambition sanitaire, mais à un confort de gouvernance qui n'a rien à voir avec l'efficacité de la lutte contre la pandémie. C'est la raison pour laquelle le groupe de la Gauche démocrate et républicaine votera bien évidemment la motion de rejet préalable.