Madame la ministre déléguée chargée de l'autonomie, la fierté aurait dit que c'était impossible ; l'expérience, que c'était risqué ; la raison, que c'était sans issue. Le coeur a dit : « Essayons ! »
En cette période difficile, il y a parfois des rayons de soleil. En juillet dernier, notre assemblée a été à l'initiative d'un moment qui fera date dans l'histoire de la protection sociale : la création d'une cinquième branche de la sécurité sociale, dédiée à l'autonomie. Cette mesure est plus qu'un symbole : elle traduit notre volonté de reconnaître la perte d'autonomie comme un risque à part entière devant être supporté par la solidarité nationale.
Le Ségur de la santé a permis une revalorisation exceptionnelle des personnels des établissements hospitaliers et médico-sociaux, mais la reconnaissance concrète de l'engagement de ceux qui oeuvrent chaque jour à domicile auprès des personnes âgées tarde à venir.
Madame la ministre déléguée, vous le savez mieux que quiconque : le secteur de l'aide à domicile, pilier central du bien vieillir, est à bout de souffle. On pourrait énumérer des chiffres à l'infini ; je n'en citerai que deux : il faut parfois treize ans pour que la rémunération de ces professionnels atteigne le niveau du SMIC ; dans ce secteur, le nombre d'accidents du travail et de maladies professionnelles est trois fois supérieur à la moyenne nationale, et dépasse d'un tiers ce qu'il est dans le bâtiment et les travaux publics !
Compte tenu du profond malaise exprimé par le secteur de l'aide à domicile, les premières mesures ne peuvent attendre la future grande et belle loi relative au grand âge. Notre assemblée s'apprête à examiner le budget de la sécurité sociale ; n'est-ce pas là le moment opportun pour faire un geste fort en faveur de ces professionnels ? De nombreux collègues de tous les groupes s'associent à moi, et nous vous disons d'avance merci pour eux.