Cet amendement traduisant le souci d'une clarification, je veux en apporter une à mon tour. Le compte pénibilité est une option mais n'allez pas croire que nous en soyons satisfait : la priorité est d'empêcher la pénibilité et peut-être de favoriser ceux qui en réduisent les effets.
S'agissant de ceux qui en sont les victimes – il faut appeler les choses par leur nom –, ce compte, dans son état actuel, ne trouvera jamais grâce à nos yeux. Il faut avoir été exposé pendant vingt-cinq ans à des facteurs de pénibilité pour avoir droit à une réduction de la durée totale du temps de travail nécessaire pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Au bout de ces vingt-cinq ans on gagne donc deux années de cotisation.
Cette décision a été prise l'année où l'on est passé de quarante-et-une à quarante-trois annuités pour bénéficier d'une retraite à taux plein. Autrement dit, on a inventé un compte pénibilité qui reconnaît qu'au bout de vingt-cinq ans d'exposition un salarié a le droit de partir à la retraite exactement à l'âge auquel tous les salariés pouvaient bénéficier d'une retraite à taux plein jusqu'alors.
C'est à ce moment qu'intervient cette nouveauté : on retire du nombre des facteurs de risque l'exposition aux produits chimiques, les postures pénibles et le port de charges lourdes. Que reste-t-il alors ?