S'il y a un sujet où l'on gagnerait à être mieux renseigné, c'est l'impact de l'épidémie sur les plus fragiles et sur la pauvreté. Il aura fallu attendre la récente publication du rapport du Secours populaire pour découvrir que plus de 1 million de nos compatriotes sont passés sous le seuil de pauvreté depuis le début de la crise. Cela signifie que, désormais, plus de 10 millions de Français vivent sous ce seuil.
Toutes les difficultés rencontrées par les plus modestes d'entre nous appellent des réponses sociales que nous n'avons pas trouvées dans le plan de relance ; nous le regrettons. Parmi ces publics fragilisés figurent beaucoup de gens qui ne bénéficient pas de filets de sécurité : les intérimaires, les extras, les personnes en fin de CDD, les saisonniers, les chômeurs, les indépendants, sans parler des jeunes qui n'ont droit ni au RSA – revenu de solidarité active – ni, souvent, au chômage.
J'ai bien entendu les propositions du Premier ministre aujourd'hui, mais elles me semblent très en deçà de ce qu'il faudrait faire pour répondre à l'aggravation de la pauvreté. Bien évidemment, parmi les populations modestes, certains sont dans une plus grande précarité encore : ceux qui vivent dans la rue, pour lesquels le couvre-feu n'a pas beaucoup de sens, comme le rappelle à juste titre la campagne de la fondation Abbé Pierre. C'est la raison pour laquelle nous demandons, d'ici à la mi-décembre, la publication d'un rapport qui puisse éclairer notre assemblée sur la gravité…