Je m'étonne que cela vous étonne. Ne nous lançons pas dans de faux débats ; il y a suffisamment matière à débattre, surtout sur ce type de sujet.
Il est évident que l'activité de recherche est de plus en plus internationalisée ; c'est pour cela que les différents programmes de la mission comportent d'ores et déjà des objectifs en la matière, que l'on pourrait citer de manière plus complète et plus précise.
Je sais et vous savez que Mme la ministre est particulièrement attachée à la dimension internationale, en particulier au niveau européen. Nous savons également qu'il s'agit d'un des enjeux essentiels de la loi de programmation de la recherche. À cet égard, le programme 172 – « Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires » – sur lequel vous souhaitez prélever 2 millions d'euros, compte précisément parmi ses objectifs celui de « développer le rayonnement international de la recherche française », et le premier indicateur de cet objectif indique que le taux de chercheurs étrangers recrutés dans les laboratoires s'élève à 18 %, selon les prévisions pour 2020 et 2021.
Par ailleurs, la France dispose d'un réseau d'implantations scientifiques à l'étranger – instituts français et unités mixtes de recherche à l'étranger. Elles sont reconnues à l'échelle mondiale comme des références de premier plan dans leurs domaines respectifs, et sont destinées à promouvoir la mobilité internationale des chercheurs et des enseignants-chercheurs, notamment pour les sciences humaines et sociales.
J'ajoute que nous disposons d'un réseau diplomatique au service de la recherche et des partenariats scientifiques internationaux ; il constitue une singularité française, et c'est un des leviers essentiels de notre influence, comme le rappelle chaque année le classement Soft Power 30.
Enfin, au sein du programme 150 – « Formations supérieures et recherche universitaire » – , nous consacrons 1,3 million d'euros à des actions destinées à soutenir la mobilité et les échanges internationaux des étudiants, des enseignants et des chercheurs, et à développer des formations tournées vers l'international.
Je pense donc que, même si nous repoussons votre amendement, nous sommes d'accord sur la stratégie à adopter. Avis défavorable.