L'argument de notre collègue est très intéressant : ceux qui siégeaient à l'époque sur les mêmes bancs pourront s'y retrouver.
En dehors de cet élément, je crois que le Gouvernement commet une erreur.
Nous pouvons avoir des divergences sur les mesures à prendre – ce n'est pas nécessairement le cas, vous l'avez compris. Nous pouvons avoir de vraies divergences sur les fondements juridiques – et je maintiens que c'est une vraie question dans une enceinte comme celle-ci.
Souhaiter écarter le Parlement, c'est commettre une erreur de stratégie. Je ne dis pas que le Parlement n'a jamais été réuni, ce serait excessif, mais pourquoi vouloir opposer les pouvoirs exécutif et législatif en matière de gestion de la crise ?
Nous avons l'impression que le Gouvernement est du côté des sachants : il y a la vérité scientifique dont découlent des mesures qui s'imposent à nous. Mais non ! Les mesures peuvent, parce que les faits sont têtus, parfois s'imposer à nous, mais le propre du politique est de pouvoir aussi tenter de prendre d'autres approches, parfois complémentaires.
C'est en ce sens que nous – vous, l'exécutif, et nous, le législatif – devons être complémentaires. Avoir des informations sur un site, c'est bien ; pouvoir les exploiter et les mettre en perspective, c'est quand même mieux ! Pourquoi voudriez-vous que la représentation nationale soit nécessairement l'ennemi de l'exécutif, du Gouvernement, quand l'intérêt national est en jeu ?
Vous faites une profonde erreur de stratégie, qui nuit clairement à l'unité nationale et à l'acceptabilité des décisions que vous prenez. Nous pourrions travailler davantage ensemble. Voilà ce que nous revendiquons dans l'intérêt des Françaises et des Français, dans l'intérêt de la nation – je le dis avec gravité.