Je défendrai ici mon amendement no 1665 , qui est dans le même état d'esprit. Je précise d'emblée que je suis défavorable aux amendements nos 1450 , 1708 et 1703 , qui portent tous sur l'ONF.
Évoquer les agents de l'ONF, c'est avant tout évoquer nos territoires, notre terrain. J'ai moi-même été chargée par le Gouvernement d'une mission sur l'adaptation des forêts au changement climatique ; j'ai donc rencontré nos agents de l'ONF en Haute-Marne, dans les Vosges, dans les Landes de Gascogne ou encore dans ma région, les Hauts-de-France. Ces techniciens forestiers territoriaux, ces responsables d'unités territoriales sont extrêmement dévoués à la cause de la forêt, de la préservation de l'environnement, de l'accueil du public et bien sûr de la production de bois. Alors qu'ils sont les premiers à intervenir dans les forêts communales et domaniales affectées par le changement climatique, par les crises sanitaires qui touchent l'épicéa, le frêne et tant d'autres dont nous avons parlé ce matin, nous devons nous assurer qu'ils sont à même de gérer l'accroissement inédit d'activité auquel ils vont devoir faire face.
Monsieur le ministre, vous vous êtes extraordinairement mobilisé sur ce sujet, que nous avons, pour la première fois depuis longtemps je crois, longuement évoqué ce matin. Vous êtes le premier à proposer un vrai plan Marshall pour la forêt et le bois, avec des moyens inédits, notamment sur l'amont forestier, avec 200 millions d'euros investis.
Mais pour le mettre en oeuvre, il y a besoin d'humains. Il y a dix ans, dans la forêt qui m'est chère, celle de Mormal, les effectifs étaient presque deux fois supérieurs à ce qu'ils sont aujourd'hui. Je ne suis pas là pour dire si l'évolution au cours de la décennie est appropriée ou non ; mais je vous dis qu'en cette fin d'année 2020, et lorsque l'on connaît les défis que l'ONF doit relever, il me semble opportun de supprimer la diminution de quatre-vingt-quinze équivalents temps plein qui nous est proposée dans le projet de loi de finances.