Je souhaite que nous nous penchions un instant sur la question des violences conjugales dans les territoires ultramarins. Comme l'a souligné la rapporteure spéciale, les crédits du programme 137 sont en forte augmentation. Pourtant, en dépit des annonces de Mme Schiappa en 2019 selon lesquelles 800 000 euros supplémentaires seraient consacrés à la lutte contre les violences conjugales outre-mer, la ligne budgétaire dédiée à cette action diminue en 2021 de 164 000 euros, après avoir déjà connu une baisse de 800 000 euros en 2020.
J'insiste sur le caractère particulier de la lutte contre les violences conjugales dans ces territoires. J'ai le sentiment que le ministère chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes s'en désengage ou, plutôt, se défausse en s'en remettant au budget de la mission « Outre-mer » – dont l'enveloppe est pourtant en état de surconsommation chronique.
Je connais l'engagement de Mme la ministre déléguée en faveur de la lutte contre les violences conjugales comme de l'outre-mer ; je vous fais donc confiance pour rectifier le tir. Je ne prendrai qu'un exemple, celui des appels aux numéros locaux – un mécanisme que j'ai activement défendu lors du Grenelle. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : pendant la période de confinement, le numéro de SOS Kriz à la Martinique a reçu 1 200 appels tandis que le 3919 n'en a reçu que 111. Il est donc urgent de réorienter les crédits, et nul n'est mieux placé que votre ministère pour piloter ces opérations.