… mais, si nous regardons dans le bon sens, les uns et les autres, nous ne tirons pas les mêmes conclusions. Oui, les chiffres flambent – pas seulement en France – , nul ne peut le contester. Il faut assurément agir et, pour reprendre vos propos, madame la ministre déléguée, il faut le faire avec constance et endurance.
Au nom de tous mes collègues, je me permets d'ajouter que vous pourriez aussi le faire avec clarté. Il y va de l'acceptabilité et de la visibilité des décisions prises. Les mesures que vous nous proposez sont-elles les bonnes ? Surtout, faites-vous preuve de la pédagogie nécessaire ? Hélas, il nous faut répondre « non », au moins pour partie.
Nous avons l'impression qu'aucun enseignement n'a été tiré des événements que nous avons vécus au printemps dernier, de ces cinquante-cinq jours de confinement. Nous avons l'impression de repartir de zéro sur certains points. Nous assistons à une gestion dont le caractère chaotique est vraiment apparu vendredi dernier : traitement réservé aux commerces de proximité ; la Fnac ou certains rayons qui ouvrent puis qui n'ouvrent plus ; les centres équestres sur lesquels on se repose des questions, et j'en passe.
Tout cela donne le sentiment que vous n'étiez pas préparés et, surtout, que vous n'avez pas tiré les enseignements d'un passé très récent. La maison brûle et le Gouvernement a raison d'agir, nul ne le conteste, mais cela n'empêche pas de poser la question : le reconfinement, tel que vous l'envisagez, est-il le bon ?
En effet, la question essentielle n'est peut-être pas tant celle du reconfinement que celle de ses modalités.