Monsieur le rapporteur, madame la ministre déléguée, vous dites que notre raisonnement n'est pas le bon car un cadre pérenne d'état d'urgence sanitaire va de toute façon être créé. Je pense pour ma part sérieusement qu'au début de l'année 2021, les conditions de sérénité nécessaires pour construire un droit pérenne de l'urgence sanitaire ne seront pas réunies. Nous serons encore en pleine crise.
Nous espérions ne pas connaître de deuxième vague ; nous avons compris qu'il y en aurait peut-être une troisième voire une quatrième, et ainsi de suite. Tant que nous sommes dans la crise, nous ne pouvons pas raisonnablement considérer que nous sommes en mesure d'élaborer un droit pérenne de l'urgence sanitaire. Nous devrons le construire après la crise, à tête reposée, en prenant de la hauteur de vue. Votre argument consistant à faire reposer votre stratégie sur la construction en pleine crise un droit pérenne de l'urgence sanitaire ne me convainc pas.
Ensuite, lorsque nous sortirons de l'urgence sanitaire – peut-être avant le 16 février, nous pouvons encore l'espérer et vous pouvez le décider par simple décret – , nous aurons besoin d'un débat démocratique à propos de la phase transitoire. Il sera nécessaire, et vous ne pourrez pas en faire l'économie. Ce n'est donc pas la peine de tout intégrer dans ce projet de loi.