L'issue de ces débats nous laisse un goût amer et crée chez nous une inquiétude immense.
Un goût amer, d'abord, sur la forme : par négligence, sans doute, les groupes majoritaires ont créé hier la possibilité pour les minorités de faire adopter des amendements qui visaient précisément à garantir le droit du Parlement à débattre et à légiférer sur des questions aussi capitales que la gestion de la crise sanitaire ou la nécessité de restreindre, parfois, les libertés fondamentales de nos concitoyens. La Constitution est ainsi faite que, garantissant de façon déséquilibrée les pouvoirs de l'exécutif au détriment du législatif, elle vous permet de sortir des difficultés dans lesquelles vous vous étiez mis hier – difficultés qui ont d'ailleurs conduit à une tenue des débats qui n'était absolument pas à la hauteur des enjeux du texte.