Intervention de Pierre-Yves Bournazel

Séance en hémicycle du mardi 10 novembre 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique étrangère de la turquie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Bournazel :

Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, il y a dix ans, le ministre des affaires étrangères turc utilisait une formule pacifique pour résumer les ambitions stratégiques de son pays : zéro problème avec les voisins. Depuis, en Syrie, en Irak, à Chypre, dans les eaux grecques de la Méditerranée orientale, en Libye et dorénavant dans le sud du Caucase où elle intervient en appui de l'Azerbaïdjan, la Turquie manoeuvre sur six terrains d'opérations.

Dans le même temps, le régime d'Erdogan choisit d'aider, notamment en les finançant, partis et mouvances idéologiquement proches de lui, essentiellement les Frères musulmans.

Le président Erdogan a récemment insulté la France et son Président de la République. Le président azerbaïdjanais Aliyev a déclaré ce jour à propos des Arméniens : « J'avais dit qu'on les chasserait de nos terres comme des chiens, et nous l'avons fait. »

Soyons lucides : l'histoire s'accélère ; nous ne pouvons pas accepter ce qui vient de se passer. Il ne s'agit pas de confondre le régime agressif d'Erdogan avec le peuple turc, issu d'une grande culture, qui en subit lui-même les méfaits. Mais l'expansionnisme néo-ottoman a désormais débordé du cadre géopolitique pour agir en France à travers les activités du mouvement ultranationaliste les Loups gris, dissous depuis la semaine dernière.

Nous souhaitons un message fort de soutien à nos amis arméniens alors qu'hier un accord de cessez-le-feu total, sous l'égide de la Russie, a été signé avec l'Azerbaïdjan.

Avec des collègues parlementaires et à l'initiative de François Pupponi et de Guy Teissier, nous avons signé, il y a plusieurs jours, une proposition de résolution sur la reconnaissance de la République d'Artsakh. L'Europe et l'OTAN doivent se faire entendre.

Monsieur le ministre, quelles marques de soutien fort notre pays peut-il apporter à l'Arménie ? Quelle réponse diplomatique ferme peut-il opposer au néo-impérialisme turc ?

2 commentaires :

Le 16/11/2020 à 11:13, Laïc1 a dit :

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" il y a dix ans, le ministre des affaires étrangères turc utilisait une formule pacifique pour résumer les ambitions stratégiques de son pays : zéro problème avec les voisins"

Maintenant, avec Erdogan, c'est 100 pour 100 de problèmes avec les voisins... Bon, il le reconnaît quand le génocide arménien, grec et assyrien ?

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 16/11/2020 à 11:17, Laïc1 a dit :

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"Il ne s'agit pas de confondre le régime agressif d'Erdogan avec le peuple turc"

C'est vrai, pas d'amalgame, le peuple turc n'en peut plus d'Erdogan.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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