Les quelques hors-sujet survenus lors des prises de parole qui ont précédé l'examen de l'article 1er nous ont permis de constater que les plus progressistes d'entre nous voulaient nous entraîner au-delà de la ligne que nous défendons. Les quarante dernières années ont été marquées par de profondes mutations des modes de conjugalité et des manières de faire famille : multiplication des couples mixtes et des adoptions internationales, recours croissant à l'assistance médicale à la procréation, émergence de l'homoparentalité et de la monoparentalité. Il est temps que nous regardions en face la société du XXIe siècle, telle qu'elle est, et que nous reconnaissions l'égale dignité de toutes les familles.
Certains prétendent que le mariage, parce qu'il s'inscrirait dans le temps long – ce que contredit le nombre de divorces – offrirait une stabilité plus protectrice de l'intérêt de l'enfant. En réalité, la meilleure protection, pour l'enfant, consiste avant tout à être accueilli dans un foyer qui le baignera d'amour et d'attention et répondra à tous ses besoins, indépendamment du sexe, de l'orientation sexuelle ou du mode de conjugalité de ses parents. Chaque année, dans notre pays, des enfants – en particulier les fratries, ou bien les enfants présentant des besoins spécifiques – n'attendent qu'une chose : être adoptés par une famille aimante. La meilleure protection des enfants implique aussi de s'assurer que rien, dans la loi, ne pourrait en faire des fantômes de la République, et de les aider à trouver la famille qu'ils recherchent.
C'est la raison pour laquelle je souhaite rappeler l'engagement plein et entier du groupe La République en marche dans la lutte contre les discriminations qui mettent à mal le pacte républicain. L'orientation sexuelle, le statut matrimonial ou l'identité de genre des parents n'entraînent aucune contre-indication à la parentalité. Nous devons donc veiller à l'effectivité des droits et passer d'une égalité formelle à une égalité réelle, devant l'adoption, entre tous nos concitoyens.