Vous fonctionnez à l'inverse de l'intérêt de l'enfant.
Ayant été très longtemps responsable de la protection de l'enfance – ce que j'assume et dont je suis très fière – , je peux affirmer que l'intérêt de l'enfant est toujours au coeur du sujet. Lorsqu'on parle d'adoption, il s'agit en effet toujours de faire le meilleur projet – c'est un devoir pour les autorités administratives comme pour l'autorité judiciaire. Il faut trouver un équilibre familial, psychologique et sociétal pour un enfant : parfois, cela consiste à ce qu'il soit adopté, et parfois à ce qu'il ne le soit pas. Cependant, quelle que soit la situation, j'ai toujours considéré que l'adoption était une filiation donnée à un enfant. Or une filiation n'est pas seulement un acte administratif ou un acte juridique porteur de droits et d'obligations : il s'agit aussi d'inscrire ces enfants dans des lignées familiales et psychologiques, dans une histoire familiale.