Je le dis sans démagogie : les pupitres n'ont pas claqué, ce n'était pas le cirque, on pouvait s'exprimer. Tout cela s'est fait dans de bonnes conditions.
Cela étant, je vais de nouveau exprimer ma frustration, comme je le fais depuis le début : j'attends d'une assemblée qu'elle soit mouvante, qu'il y ait du suspense, qu'on se demande si le texte de loi va passer ou non, qu'il y ait des doutes, des hésitations, qu'on sente des mouvements, que les gens se mettent à parler dans les couloirs – « Est-ce qu'il n'avait pas raison, finalement, celui-là ? Est-ce qu'on a vraiment fait le bon choix ? » Voilà l'Assemblée dont je rêve !
Même les miens le savent : je ne suis pas un grand fan des partis figés qui votent en masse. J'ai fait campagne en disant que je voterais en mon âme et conscience. Ce que je trouve beau dans la Révolution française – nous sommes ici grâce à elle –, c'est que les gens ont débarqué presque neufs, que les groupes se sont formés, comme cela, de manière mouvante, sans savoir où ils allaient. Voilà ce à quoi j'aspire !
J'ai employé le mot de « godillot » – excusez-moi si cela vous heurte – dans l'espoir que l'on ne vive pas avec une assemblée de godillots pendant cinq ans. Je fais le pari que cette assemblée est un corps humain vivant, qui bouge à l'intérieur, que l'on pourra parfois se laisser convaincre par vos arguments et réciproquement. Voilà mon cri du coeur !