M. Bernalicis et son groupe sont cohérents avec leur pensée en déposant cette motion de rejet préalable, et j'entends leur argumentation selon laquelle la création de ce parquet européen serait constitutive d'un abandon de souveraineté, mais le groupe UDI et indépendants ne partage pas cette analyse, car en réalité, les frontières nationales n'arrêtent pas les délinquants. Elles arrêtent, en revanche, les policiers et les juges, et le problème consiste bien, dans un espace européen d'échanges qui ne sont pas seulement humains, mais aussi économiques, à nous donner les moyens – aujourd'hui en matière de délinquance financière contre les intérêts de l'Union européenne et demain, nous l'espérons, en matière de grande délinquance organisée et de terrorisme – de faire progresser cet espace aussi dans le domaine de la justice, en complémentarité avec le renseignement et avec une stratégie de coopération policière européenne. Ce sont là un débat et une divergence idéologique de fond. Nous pouvons assurément respecter un point de vue inverse au nôtre, mais puisque nous ne le partageons pas, nous ne voterons pas cette motion de rejet.