Madame la rapporteure, monsieur le garde des sceaux, je comprends parfaitement vos réponses, mais la vie politique est un combat, et nous menons le combat européen, qui est l'honneur de notre famille politique. Bien sûr, l'accord d'autres États membres est nécessaire, mais nous vous incitons à aller de l'avant, comme le font nos amis qui mènent le même combat dans ces autres États.
Le débat que nous avons est noble, y compris les réflexions de M. Aubert. En 1978, nous étions le « parti de l'étranger », mais je ne doute pas, monsieur Aubert, que vous en viendrez à constater un jour qu'un corps intégré est plus efficace que la coopération internationale – qui est utile et va, au demeurant, bien au-delà des frontières de l'Union – pour poursuivre certaines infractions, non seulement les atteintes aux intérêts financiers de l'Union, mais aussi celles qui relèvent du terrorisme, de la criminalité organisée, de la traite des êtres humains ou du trafic de drogue.
Si Salah Abdeslam, qui venait de participer aux attentats du Bataclan, n'a pas été arrêté à la frontière franco-belge, c'est parce que personne en Belgique ne savait qu'il était recherché, le parquet français venant de lancer la recherche. Il a fui en Belgique, et on a mis quatre mois à le retrouver.
Les gouvernements extérieurs qui refusent la logique du parquet européen – je ne parle pas de nos collègues Les Républicains – sont involontairement en train de servir les intérêts des malfrats, et de les faire rire ! Car eux savent bien à quoi servent les frontières : à faire du business, à faire du fric, tout en meurtrissant, hélas, nos sociétés.