Mais là, je ne sais quelle faiblesse vous touche, vous seriez d'accord avec nous. Franchement, je vous en félicite, car cette loi est une bonne loi. Le répressif, quoi que l'on fasse, pour les gamins, ça ne marche pas ; il faut d'abord de l'éducatif, ainsi que des réponses rapides, afin que les victimes soient immédiatement prises en considération.
Vous avez déposé un amendement qui me chagrine. J'ai dit que nous nous voyons peu ; nous nous sommes plus vus au palais de justice de Paris. J'étais avocat, vous n'avez de cesse de le rappeler, mais vous aussi, vous l'avez oublié ; nous étions avocats tous les deux et ce n'est pas un déshonneur, ce n'est pas le mien en tout cas. Cet amendement significatif, dont je vais parler un instant, me ronge. Je vais faire appel à l'un de mes souvenirs et puis je vais me rasseoir. Une femme seule dans la difficulté élève trois enfants ; son mari est parti. Deux de ses enfants suivent des études et ne posent aucun problème, mais l'un des trois est délinquant, ce qui peut arriver à d'autres – j'ai dit ce matin que nous parlions des enfants, de nos enfants. Vous voudriez, madame, que cette femme soit privée de ses prestations sociales. Alors je vais vous dire : on est ce que l'on dit et parfois on dit ce que l'on est.