Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du jeudi 13 juillet 2017 à 15h00
Renforcement du dialogue social — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Avec 6 millions de chômeurs, la France est clairement à la traîne en Europe.

En matière d'organisation du travail, nous sommes attachés à quelques principes, que je souhaite rappeler. Il faut d'abord favoriser la négociation collective, car elle seule peut, selon nous, aboutir à un juste équilibre entre la performance économique, la cohésion sociale et l'épanouissement professionnel des salariés. Deuxièmement, la simplification et l'efficacité, que chacun appelle de ses voeux, doivent en effet être l'alpha et l'oméga de toute politique visant à régler nos difficultés actuelles, que nous ne connaissons que trop bien.

S'agissant des contrats de travail, les statistiques sont impitoyables : sur dix contrats de travail signés, on compte neuf CDD pour un CDI. Or le CDD, n'est-ce pas la précarité absolue ?

Il importe enfin de simplifier la vie des entreprises s'agissant de la prise en compte de la pénibilité, dont il a été question tout à l'heure. Cette question peut et doit être traitée en amont, et pas seulement en aval. Il faut absolument simplifier les procédures, car les dirigeants de PME-PMI ne s'en sortent pas avec les formulaires pénibilité actuels.

Madame la ministre, je crois que nous avons été une force de proposition : c'est la marque de fabrique du groupe Les Constructifs. Je n'ai qu'un regret, c'est que vous vous soyez souvent montrée timide quand il s'est agi d'accepter nos amendements. Vous avez tout de même retenu l'un d'entre eux, qui est important, puisqu'il prévoit que les ordonnances préciseront les seuils à partir desquels les instances représentatives du personnel seront fusionnées. S'agissant de la médecine du travail, vous avez fait preuve tout à l'heure de fermeture, et même d'une fermeture éclair, ai-je envie de dire, et je le regrette, car c'est une vraie difficulté pour les entreprises. Toutefois, vous avez bien accueilli, et je m'en réjouis, notre proposition d'évaluer au bout de dix-huit mois les résultats de la politique gouvernementale.

Au sein de notre groupe, une majorité est favorable aux ordonnances, tandis que quelques-uns y sont réticents. Mais nous nous retrouvons tous sur une ligne : il faut aller vite, et les ordonnances sont un bon moyen de le faire. Mais aller vite ne signifie pas bâcler les choses. Il importe d'associer le Parlement à l'élaboration des ordonnances, et pas seulement en venant faire le point devant la commission des affaires sociales. Ce qu'il faut, c'est s'adresser à tous les groupes parlementaires, accepter que chacun d'entre eux apporte sa contribution, puis faire l'addition de toutes les propositions – plutôt que des soustractions.

Or votre réponse, madame la ministre, en commission comme en séance tout à l'heure, nous a laissés un peu sur notre faim, s'agissant de votre volonté de construire. Une majorité d'entre nous, je l'ai dit, votera ce texte. Mais, après l'habilitation, il y aura la ratification, et nous espérons vivement que celle-ci ne se résumera pas à une consultation sur un coin de table, à un dialogue entre des personnes qui veulent certes avancer dans la bonne direction, mais qui ne s'écoutent qu'à moitié. Il doit s'agir d'une vraie construction, et il faut que nous puissions y apporter notre pierre. Comme c'est vous, madame la ministre, qui êtes chargée de ce dossier, il vous appartiendra de donner les moyens à une opposition constructive d'apporter sa pierre à l'édifice.

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