J'enchaîne avec un autre sujet dont il a déjà été question : la rupture d'égalité que subissent les militaires originaires du Pacifique. Lorsqu'un militaire d'outre-mer doit servir en métropole, il perçoit l'INSMET, l'indemnité d'installation en métropole, afin de l'aider à s'établir et, dans la mesure du possible, à faire venir sa femme et ses enfants : comme le répète volontiers la ministre des armées, « il n'y a pas de soldat fort sans famille heureuse ». Mais cela ne vaut pas si vous venez du Pacifique ! Pendant des années, on nous a rétorqué que les statuts ne permettaient pas qu'il en soit autrement. Comment expliquer à un jeune qui s'engage qu'il sera traité différemment de ses frères d'armes parce qu'il est polynésien ou néo-calédonien ? Beaucoup, pourtant, ont quitté leur île et donné leur vie par amour pour la France.
Depuis quelques mois, le Gouvernement semble ouvrir la porte à l'inclusion de nos militaires dans ce dispositif, mais il ne l'envisage que dans le cadre de la réforme globale des rémunérations des militaires, qui devrait être effective en 2021. Monsieur le ministre délégué, il vous suffirait, pour y remédier, de modifier un décret ; lors de l'examen de ce texte par le Sénat, Gérard Poadja a d'ailleurs fait adopter un amendement étendant le bénéfice de l'INSMET aux fonctionnaires civils et militaires venus du Pacifique. Ces injustices vous sont tout aussi insupportables qu'à moi : travaillons ensemble pour que nos militaires ne soient plus victimes de cette discrimination !