Hélas, nous nous engageons dans cette voie périlleuse avec la mise en place, à l'article 8, de la CJIP, acronyme d'une justice d'exception pour les délits environnementaux permettant aux entreprises qui polluent, non pas d'être jugées, mais d'acheter leur impunité et d'éviter un procès en bonne et due forme. Écologiquement nuisible, cette financiarisation de la justice est aussi profondément contraire à nos principes républicains puisque, en l'absence de débat judiciaire et d'audiences correctionnelles publiques, la justice perd sa valeur d'exemplarité, reléguant l'objectif de recherche de la vérité au second plan.
En ce sens, je ne peux que partager les propos de François Molins quand il affirme que la progression des solutions alternatives aux poursuites s'est faite au détriment du procès. Or, ajoute-t-il, « les procès pénaux dans ce domaine ont d'une part favorisé la sensibilisation du public aux enjeux de la sauvegarde de la nature, par leur caractère public et médiatique [