Depuis bientôt un an, la présence du coronavirus a des conséquences graves pour les résidents des EHPAD, mortelles même, puisqu'ils ont été particulièrement touchés : plus de 3 700 d'entre eux sont morts la première semaine du mois d'avril et ils représentent près de la moitié des personnes mortes du covid.
L'égal accès aux soins n'a pas toujours été respecté : certaines personnes âgées ont été prises en charge trop tardivement par des services de secours débordés et des résidents se sont carrément vu refuser l'admission à l'hôpital, étant considérés comme non prioritaires. C'est inacceptable et je pense que c'est un constat qu'on ne peut que partager. Les chiffres sont durs : le premier confinement a été marqué par 10 000 décès dans les EHPAD et les établissements médico-sociaux. Au 15 décembre dernier, 18 000 résidents nous avaient quittés et la barre des 20 000 a été franchie au début de cette semaine.
Ajoutons à cela que les personnels des EHPAD ont été lourdement mis à contribution. Au printemps dernier, pendant au moins deux semaines, ils ont dû travailler sans masque. Bilan : 18 000 salariés contaminés. Les pouvoirs publics avaient réquisitionné les masques pour les hôpitaux mais la générosité des communes et des entreprises a permis aux établissements de faire face à la pénurie et de s'approvisionner dans les premières semaines de l'épidémie.
Les tests, eux aussi, sont arrivés tard et les EHPAD n'ont été déclarés prioritaires qu'au mois d'avril – pourquoi, d'ailleurs, si tard ? – , sans disposer jusqu'à cette date de stocks de matériels qui leur soient propres.