Le monde de la montagne est préoccupé par la situation à laquelle ses acteurs sont confrontés. La saison d'hiver, bien entamée, enregistre un triste record : avec une baisse annoncée de plus de 80 % de l'activité économique, le début de la saison est raté. Alors que les acteurs de la montagne attendaient une potentielle ouverture des stations le 7 janvier, ils doivent encore prendre leur mal en patience. Mon département, la Haute-Savoie, territoire d'entrepreneurs audacieux, est extrêmement affecté par la fermeture de ses remontées mécaniques. En hiver, le tourisme fait vivre nos stations, qui sont des références mondiales ; il fait également vivre les commerces en vallée, en particulier les nombreux restaurants qui dépendent de la saison hivernale. C'est donc tout un écosystème qui est touché, celui de l'industrie du sport de la montagne : fabricants, industriels, fournisseurs et l'ensemble des autres acteurs.
L'univers de la montagne, sa culture et son économie sont spécifiques. Peu d'organisations sont aussi entraînées à l'imprévu – les remontées mécaniques et les services de piste sont habitués aux aléas de la météo et des chutes de neige, entre autres exemples ; la rudesse de la montagne impose à ses acteurs d'être agiles. La montagne est changeante, et les hommes qui la servent adaptent chaque jour leurs missions à ses sautes d'humeur. Autant dire que les professionnels de la montagne sont parfaitement capables de gérer des protocoles sanitaires stricts, d'organiser l'accès aux remontées mécaniques en imposant une distanciation, et de limiter le nombre de personnes dans les cabines.
J'en appelle à une décision ferme, immédiate, annoncée sans délai, d'ouverture des remontées mécaniques pour les vacances de février. Les professionnels de la montagne ont besoin de retrouver de la visibilité et de la confiance ; la survie de dizaines de milliers d'entreprises et d'emplois en dépend. Quelles mesures d'urgence, et surtout d'élargissement, prévoyez-vous pour sauver ce secteur si essentiel au rayonnement touristique français ?