Intervention de Paul Molac

Séance en hémicycle du mardi 19 janvier 2021 à 15h00
Élection du président de la république — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Molac :

elle nous permettrait de préserver le débat démocratique et de voter dans un contexte affecté par la pandémie, voire menacé par un nouveau virus encore plus contagieux, venu de Grande-Bretagne.

J'aimerais, pour finir, ouvrir la réflexion : nous ne pouvons nous satisfaire que l'élection présidentielle soit l'alpha et l'oméga de la vie démocratique, dans une République aussi centralisée. Cette présidentialisation a été renforcée par l'élection du président au suffrage universel direct adoptée en 1962, par le passage au quinquennat en 2000 et par l'inversion du calendrier électoral. Or, il ne nous paraît pas sain que la vitalité de notre démocratie dépende de l'élection du seul président. Depuis 2002, tous les présidents de la République ont toujours disposé d'une majorité absolue – dont certains regrettent qu'elle soit aux ordres.

On évoque, ces derniers temps, l'introduction d'une dose de proportionnelle dans les élections législatives. Donnerait-elle davantage de pouvoir au Parlement ? Je n'en suis pas certain. Je crains qu'elle ne soit finalement qu'un moyen, pour certains apparatchiks – il y en a – , de se faire réélire très facilement. Elle couperait également le lien, pourtant essentiel, entre les circonscriptions et notre assemblée. Comme l'a voulu le législateur, le député est bien aussi le représentant d'électeurs qui l'ont élu dans une circonscription, et qui expriment des souhaits et des besoins pour leur vie courante. Le fait que nous représentions la nation, dans toutes ses différences, nous permet d'élaborer des lois qui s'adaptent aux territoires et à la vie réelle. Gardons-nous donc de couper ce lien, d'autant que nos concitoyens sont parfois très critiques à l'égard de leurs élus, voire trop. Dans un tel contexte, il est particulièrement important de restaurer un lien de confiance ; et pour cela, les élus doivent être au contact des citoyens.

Pour le groupe Libertés et territoires, il est temps de revoir l'architecture institutionnelle du pays en renforçant le pouvoir du Parlement, s'agissant par exemple de l'élaboration de son agenda ou encore des niches parlementaires, bien trop réduites. Il est sain que nous débattions à l'Assemblée, quitte à nous invectiver – car c'est cela, aussi, la démocratie.

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