De plus en plus de nos concitoyens éprouvent de la lassitude face aux mesures restrictives de liberté qui leur sont imposées depuis près d'un an. Bien sûr, ils en comprennent les raisons – la sécurité sanitaire d'un maximum de nos concitoyens et la lutte contre la propagation du virus – , mais ils finissent par se demander quel est le prix de cette perte de liberté pour leurs activités sociales et économiques.
Nous-mêmes, parlementaires, éprouvons aussi de la lassitude : à chaque fois, monsieur le ministre, nous essayons de vous expliquer que le Parlement n'est ni un obstacle ni un frein à la capacité du Gouvernement à lutter efficacement contre ce virus. Nous sommes en droit d'attendre que vous nous consultiez et que vous nous remettiez des rapports. Notre rôle de parlementaires est aussi de voter des textes destinés à établir une stratégie sanitaire et organisationnelle adaptée à ce virus. C'est ce que notre collègue Marietta Karamanli a voulu exprimer, me semble-t-il, en défendant cette motion de rejet.
Nous avons tous conscience des enjeux, mais cela renvoie aussi à votre responsabilité. Nous avions déposé un texte visant à créer un régime pérenne encadrant l'état d'urgence sanitaire, mais il a été retiré pour des raisons qui nous échappent. Et nous voici pieds et poings liés alors qu'approche le terme de l'état d'urgence décidé le 24 mars 2020. En fait, vous venez nous expliquer que nous n'avons pas d'autre choix que de vous autoriser à proroger l'état d'urgence… Cette situation politique institutionnelle n'est pas satisfaisante.
Le groupe UDI et indépendants s'abstiendra, car nous nous sentons pris entre deux feux : défendre l'institution parlementaire et prendre en compte la réalité de la crise sanitaire.