Intervention de Benoit Potterie

Séance en hémicycle du mardi 26 janvier 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Difficultés d'accès aux soins en santé visuelle

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenoit Potterie :

Les troubles de la vision concernent trois adultes sur quatre et 97 % des personnes de plus de soixante ans. C'est également le deuxième soin auquel les Français renoncent le plus. La vue est essentielle ; pourtant, l'accès aux soins et aux équipements est encore trop difficile. Le Gouvernement s'est engagé à améliorer la prise en charge des équipements avec le plan 100 % santé, en vigueur depuis plus d'un an.

S'il a rendu les équipements abordables, ce plan n'a pas résolu le coeur du problème, à savoir le renoncement aux soins à cause des délais d'attente pour consulter un ophtalmologiste. Le Président de la République avait lui-même affirmé, en juin 2018 : « Le remboursement intégral des lunettes [… ] ne sert à rien si on met douze mois à avoir un rendez-vous avec un ophtalmologiste. » Douze mois, c'est pourtant le délai que subissent un trop grand nombre de Français. Une étude menée en 2019 par le site Le Guide santé faisait état d'un délai moyen de soixante-trois jours à l'échelle nationale, mais avec de fortes disparités territoriales : il fallait par exemple attendre 265 jours en moyenne pour obtenir un rendez-vous dans l'Aude. Au-delà de la question des équipements, ces délais d'attente entraînent aussi le non-dépistage de certaines pathologies comme le glaucome.

La crise sanitaire a encore allongé ces délais, et nous ne pouvons plus attendre pour agir. Des solutions, il en existe : il y a exactement un an, l'IGAS – Inspection générale des affaires sociales – et l'IGESR – Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche – vous ont remis un rapport sur la filière visuelle dans lequel elles formulent un ensemble de propositions qui vont dans le bon sens – je pense notamment à l'allongement de la durée de validité des ordonnances ou au développement de la télémédecine. La majorité de ces propositions relèvent du pouvoir réglementaire. Pourtant, un an après sa publication, le rapport n'a pas encore été suivi de mesures de la part du Gouvernement. Madame la ministre déléguée, pourquoi attendre pour agir ?

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