Intervention de Brigitte Bourguignon

Séance en hémicycle du mardi 26 janvier 2021 à 9h00
Questions orales sans débat — Stratégies de lutte contre l'épidémie

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie :

J'espère, monsieur le député, que nous partageons la volonté de sortir de cette crise sanitaire. Nous n'avons, bien sûr, pas les desseins que vous décrivez. Votre question met en évidence des disparités territoriales réelles : à un instant donné, deux départements rencontrent des situations différentes. Cependant, les déplacements ne connaissent pas de pause et le virus voyage. Si le taux d'incidence reste plus élevé dans la moitié est de la France, il progresse plus rapidement dans la moitié ouest, notamment dans la Sarthe, dans l'Indre, en Dordogne, dans la Manche, ou encore dans la région Occitanie. Le nombre d'hospitalisations dues au covid-19 augmente également depuis une dizaine de jours, atteignant plus de 1 500 admissions par jour. L'émergence de souches variantes rend notre tâche plus complexe : au 25 janvier, 269 cas étaient attribués aux deux souches particulièrement virulentes identifiées au Royaume-Uni et en Afrique du Sud. Ces chiffres sont d'autant plus inquiétants qu'ils sont nécessairement sous-estimés : comme il s'agit de souches nouvelles, les kits RT-PCR – transcriptase inverse-réaction en chaîne par polymérase – adaptés n'ont pu être développés et déployés que récemment. Or, selon les autorités sanitaires, ces souches variantes sont susceptibles de devenir majoritaires en moins d'un mois. Il est donc nécessaire de trouver les moyens les plus adéquats et les plus mesurés pour freiner au plus vite leur développement dans l'ensemble du territoire national. Nous avons déjà significativement augmenté nos capacités de séquençage, déployé des kits PCR adaptés et renforcé les mesures dites de « tracing », ainsi que l'isolement, grâce aux interventions d'infirmiers à domicile. Cependant, je le répète, nous ne parviendrons à endiguer cette épidémie que grâce à une résilience collective et, bien sûr, à l'application au quotidien des gestes barrières. La solution n'est certainement pas d'opposer les uns aux autres les Français, les départements, ni les régions. Vous avez même opposé les tranches d'âge les unes aux autres. La santé des Français n'a pas de prix ; nous poursuivrons notre action avec mesure, en maintenant la concertation avec les préfets et les ARS – agences régionales de santé.

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