Dans la vie, il faut ordonner ses combats. Or le nôtre est très clair : il concerne les achats impulsifs, particulièrement ceux facilités par l'absence de conseils et de cadre sur internet, dont nous venons de débattre. Selon moi, le cas des animaleries et des jardineries est différent.
D'abord, les hommes et les femmes qui y travaillent sont là pour conseiller leurs clients. Ensuite, il vous faut croire dans ce que vous avez déjà voté. En effet, en instaurant le certificat de connaissance des besoins spécifiques de l'espèce, vous avez envoyé aux professionnels le message suivant : « Mesdames et messieurs qui travaillez dans une animalerie ou une jardinerie, votre rôle est de mieux conseiller. » Ces établissements doivent donc pouvoir poursuivre leur activité. J'ajoute que l'on trouve des animaleries ou des jardineries partout sur notre territoire, où elles sont des lieux importants.
Enfin, les acquisitions d'animaux en animalerie et jardinerie ne représentent qu'environ 18 000 des 800 000 qui ont lieu chaque année. Certes, si, parmi ces 18 000 animaux, un sur huit est abandonné, c'est déjà trop. Mais, à mes yeux, notre combat n'est pas là : il concerne l'achat compulsif, que personne n'accompagne et qui a lieu sur internet ou au pied du camion, alors que, dans les animaleries et les jardineries, des professionnels sont présents. C'est précisément pour cela que nous leur confions la vérification de ces certificats de connaissance.
Monsieur Diard, monsieur le rapporteur général, j'entends bien que la provenance des animaux vendus en animalerie peut poser problème – mais c'est un autre sujet, qu'il faut distinguer de celui qui nous occupe. Tout chien, chiot ou chat vendu en animalerie n'est pas issu d'une filière de trafic d'animaux des pays de l'Est, même si cela peut arriver, et doit être contrôlé.
Pendant la navette parlementaire je suis prêt à travailler sur les liens entre les animaleries et les refuges, qui sont très importants. Il en existe déjà, mais ils sont compliqués à cause des transferts d'actes de propriété. Demain, des animaux des refuges pourront être vendus dans les animaleries, avec un accompagnement par des personnes formées. Nous faisons 200 contrôles par an dans les 2 000 animaleries existantes : tous les ans, 10 % des animaleries sont contrôlées. Il s'agit de savoir quels sont les combats à mener et comment les circonscrire.
J'ajoute un dernier point. Les services juridiques du ministère m'alertent sur la possibilité d'un risque constitutionnel de disproportion, puisque, pour lutter contre un phénomène, on en viendrait à interdire un secteur d'activité, alors même qu'il pourrait exister une voie médiane, créée par le texte lui-même : les certificats. Ce point est important et je me devais de vous le signaler en toute transparence. Mais mon argument est autre : les animaleries et les jardineries peuvent être contrôlées et accompagnées. Je ne suis pas favorable au fait de jeter l'opprobre sur toutes les animaleries et jardineries.