L'article 2 consacre le principe de la création d'une commission consultative dont on a bien compris combien elle était nécessaire pour restaurer la confiance perdue auprès de nos concitoyens, qui sont tous consommateurs d'eau. Je voudrais profiter de cette occasion pour rappeler à quel point nos territoires sont fragiles par moments. Ce n'est pas le potentiel qui fait défaut, monsieur le ministre, notamment pour la ressource en eau, dont on connaît l'abondance dans certains territoires, mais bien le déficit d'écoute.
Ce n'est pas par hasard qu'en 2009, la loi pour le développement économique des outre-mer créait la commission nationale d'évaluation des politiques de l'État outre-mer. La CNEPEOM avait pour objectif d'améliorer l'écoute des revendications des territoires d'outre-mer. Cette commission consultative, dont le rôle d'observatoire était reconnu de tous, a été purement et simplement supprimée par la récente loi d'accélération et de simplification de l'action publique, dite loi ASAP, ce qui revient à invisibiliser davantage nos territoires et leurs problèmes.
Au moment où nous réclamons une attention particulière dans le but d'améliorer la qualité de la relation entre le Gouvernement et les outre-mer, je vous invite, monsieur le ministre, à ne pas considérer le problème de l'accès à l'eau potable comme une situation isolée. La privation d'eau pour 20 % des habitants de Guyane, le mercure dans les rivières, la problématique de l'empoisonnement au chlordécone en Martinique et en Guadeloupe – et peut-être aussi en Guyane – sont des sujets majeurs qu'il faudra traiter en toute transparence et en y consacrant les moyens nécessaires, dans la mesure où elles relèvent en grande partie d'une responsabilité d'État. Monsieur le ministre, nous savons que nous pouvons compter sur votre soutien et sur votre accompagnement afin de trouver rapidement les solutions à ces problèmes.