Intervention de Bastien Lachaud

Séance en hémicycle du vendredi 29 janvier 2021 à 15h00
Lutte contre la maltraitance animale — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBastien Lachaud :

J'interviens au nom du groupe La France insoumise. Nous finissons l'examen d'une proposition de loi qui se donnait l'ambition de lutter contre la maltraitance animale. Nous nous sommes bien rendu compte, au fil du débat, qu'il s'agissait de lutter contre la maltraitance de certains animaux et de continuer de permettre d'en maltraiter des millions d'autres.

Nous aurons certes renforcé les peines contre la maltraitance des animaux domestiques, lutté – espère-t-on – contre leur abandon, interdit les spectacles d'animaux sauvages – enfin, dans une certaine mesure – et interdit l'élevage des visons et des autres animaux sauvages pour leur fourrure. Ce sont bien entendu des avancées pour la condition animale, mais cette proposition de loi passe terriblement à côté de son objet.

Du fait du manque de courage politique de la majorité, des millions d'animaux continueront à être martyrisés en France. L'enfer de l'élevage industriel et intensif ne sera même pas un tant soit peu amoindri. Nous n'avons même pas eu le droit d'en parler.

Mme la rapporteure disait très justement en commission que les élevages de vison « créent une réelle souffrance pour les animaux » : « Les cages sont insuffisamment grandes [… ], les animaux développent des comportements stéréotypés répétitifs et l'on assiste à des phénomènes de cannibalisme dans les cas les plus extrêmes. » Mais c'est la même chose pour les lapins ou pour les poules ! De façon générale, tout animal élevé exclusivement dans une cage n'a pas l'opportunité d'exprimer les caractéristiques biologiques de son espèce. Pourquoi ce qui vaut pour les visons ne serait pas valable pour les autres animaux ?

Nous n'avons pas pu parler non plus de la cruauté de certaines pratiques de chasse. Ainsi, il est formellement interdit de tuer un animal domestique à coups de barre de fer, et c'est heureux, mais rien ne l'empêche pour un renard. Il est formellement interdit de coller les pattes d'un chat à une branche et de l'y laisser agoniser de faim et de soif, et c'est heureux, mais en France, rien ne l'empêche pour un oiseau sauvage, fût-il protégé.

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