Monsieur Schellenberger, nous reviendrons dans la discussion générale sur ce que vous venez de dire concernant la commission mixte paritaire. Toutefois, vous savez très bien que la proposition qui y a été discutée, consistant à prévoir une déclaration du Gouvernement suivie d'un débat et d'un vote au titre de l'article 50-1 de la Constitution, ne peut, aux termes de la Constitution, être imposée par les parlementaires à l'exécutif. En outre, cette proposition – qui avait certes des avantages, et permettait au Parlement de s'exprimer – concernait uniquement un éventuel confinement.
Vous éludez par ailleurs le fait que les sénateurs et députés présents en commission mixte paritaire étaient unanimement favorables à la prorogation de l'état d'urgence sanitaire, parce que la situation l'exige.
Nous ne pouvons soutenir cette motion de rejet préalable, parce que nous avons besoin de ce cadre juridique et que la crise n'est pas terminée. La question n'est pas celle du parlementarisme ou de son éventuelle exacerbation : nous disposons d'autres moyens de contrôler l'action du Gouvernement, que nous pouvons tous utiliser et que nous aurons l'occasion d'aborder dans le cadre de la discussion générale.
Nous avons besoin que l'exécutif ait les moyens de réagir très vite face à une situation sanitaire qui évolue très vite. Sans cette capacité de réaction, donnée par le cadre juridique de l'état d'urgence sanitaire, nous n'y arriverons pas et nous ne pourrons pas protéger les Français.
Bien évidemment, le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés votera contre la motion de rejet préalable.