Intervention de Pierre-Yves Bournazel

Séance en hémicycle du mardi 2 février 2021 à 15h00
Prorogation de l'État d'urgence sanitaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Bournazel :

Depuis un an, l'épidémie de covid-19 bouleverse nos existences. L'apparition de ce nouveau virus a frappé la quasi-totalité de la planète ; le monde entier a dû affronter une pandémie d'une forme inconnue. La situation est inédite pour la communauté scientifique, pour les gouvernants, et pour les citoyens que nous sommes. Depuis près d'une année, notre démocratie vit au rythme de l'urgence sanitaire, économique, sociale et psychologique, qui met à rude épreuve nos existences. La période du premier confinement fut particulièrement éprouvante, lorsque les soignants étaient mobilisés jour et nuit à l'hôpital. Ensuite est arrivée la fin du printemps ; nous pensions retrouver progressivement nos vies normales. À la rentrée, nous avons subi une deuxième vague, qui a imposé de recourir à un nouveau confinement. Aujourd'hui, face à la menace que fait peser l'apparition de variants provenant des quatre coins du monde, il est impératif de continuer à appliquer des mesures sanitaires strictes, afin d'éviter qu'ils ne se propagent à plus grande échelle. Nous vivons toujours dans une incertitude qui perdure, malmène nos existences et empêche de se projeter durablement dans l'avenir.

Comme vous, madame la ministre déléguée, j'entends la lassitude, la colère parfois, le doute qui guette, et les angoisses de nos concitoyens. Je comprends la souffrance exprimée dans des témoignages auxquels nous avons tous été confrontés dans nos circonscriptions. Je mesure le terrain que la précarité gagne dans la population. À notre niveau, nous essayons de faire connaître les situations d'urgence et de trouver des solutions.

Toutefois, je veux dire qu'il existe des motifs d'espoir. Jamais dans l'histoire de l'humanité, on n'avait aussi vite trouvé un vaccin contre un virus dont on ne connaissait rien il y a encore un an. Les solutions sont là ; un horizon va progressivement se dessiner.

Je veux dire qu'il y a des raisons d'avoir confiance. Jamais on n'aura mis une économie entière à l'arrêt pour protéger la santé de nos concitoyens. Aucun autre pays n'aura appliqué autant de mesures d'aides exceptionnelles, l'État se substituant à l'employeur pour payer les salaires, garantissant les prêts accordés par les banques, abondant un fonds de solidarité aux plus précaires. Bien entendu, certains dispositifs peuvent nécessiter des ajustements, pour prendre en considération les situations nouvelles. Nous y travaillons.

Je veux dire enfin qu'il ne faut pas céder à la tentation de propager la rumeur, d'exacerber les tensions, de tenir des propos à l'emporte-pièce – les « y a qu'à » et les « faut qu'on » – , et de s'adonner aux certitudes qui ne reposent sur aucun fait. Cette crise est aussi une épreuve d'humilité, qui s'impose à chacun de nous : l'épidémie ne cesse d'évoluer, remettant en cause ce que l'on croyait acquis ; aucun expert ne peut prétendre qu'il aurait bien entendu fait tout mieux que tout le monde ; nous savons tous combien les décisions sont difficiles à prendre dans ces heures graves, parce que tous les gouvernements du monde sont confrontés aux mêmes difficultés, avec la même intensité. Soyons-en conscients lorsque nous analysons la politique du Gouvernement. Le groupe Agir ensemble a fait des propositions constructives depuis plusieurs mois, qui ont trouvé un écho favorable au Gouvernement – nous nous en félicitons. Le contrôle plus strict des frontières, la politique « tester, tracer, isoler » et l'aide à l'isolement des malades sont autant de barrières qui freinent la propagation du virus.

Chacun des membres de notre groupe votera en conscience sur ce texte. L'histoire récente a épargné à notre pays les guerres et les grandes catastrophes humaines. Aujourd'hui, la situation nous oblige à agir ensemble afin de sortir de cette épreuve collective en une nation forte et rassemblée. J'invite mes collègues de tous les bancs à réfléchir d'abord à l'intérêt général : notre seule boussole en période de crise doit être le service de nos concitoyens. La prorogation de l'état d'urgence sanitaire est une mesure dérogatoire, qui correspond à ces circonstances exceptionnelles. Pour les représentants de la nation que nous sommes, nous savons ce que cela implique de responsabilité. Soyons à la hauteur de cet immense défi, de notre responsabilité, de l'intérêt général ; mettons-nous au travail au service de la population, et cessons les polémiques inutiles.

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