Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du mardi 2 février 2021 à 15h00
Prorogation de l'État d'urgence sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Monsieur le président, je me suis permis de claquer des doigts comme je le fais avec d'autres présidents de séance. Lorsqu'après avoir levé la main pendant trente secondes voire une minute, cela n'a suscité aucune réaction – et ce, parce que je suis dans un coin, je ne prétends pas que ce soit une forme de sectarisme à notre égard – il faut bien appeler votre attention.

Je salue Mme la ministre déléguée, puisqu'elle le souhaitait, ainsi que tous mes collègues parlementaires.

J'ai entendu M. Bournazel nous inviter à nous mettre au service du pays. Or la manière dont le Parlement et ses représentants sont mis de côté nous en empêche précisément. Qui devraient bénéficier en priorité du peu de vaccins dont nous disposons ? Pourrions-nous en discuter ensemble ? Non.

À quoi pourrait servir l'industrie pharmaceutique implantée sur notre territoire ? Devrions-nous la réquisitionner ? Devrions-nous disposer d'une licence d'office ? Il n'y a pas de lieu pour en discuter, pour enrichir le débat avec nos connaissances et pour sortir par le haut de cette situation. La décision de recourir au vaccin russe ou chinois sera sans doute préparée dans les confins du ministère ; le Président de la République et son conseil trancheront, mais sans l'aide des parlementaires.

Comment organise-t-on des actions de solidarité dans nos territoires auprès des étudiants, des jeunes et pas seulement auprès de ceux qui font la queue pour obtenir l'aide alimentaire ? Nous avons des idées ; les restaurateurs ont des idées. Or le fait que l'Assemblée nationale soit ignorée nous interdit de disposer d'un lieu où nous pourrions intervenir pour construire ensemble des solutions. Nous discutons aujourd'hui de tout ce qui ne concerne pas directement les Français, alors que ces enjeux dont on nous demande de nous dessaisir sont d'une urgence brûlante et suscitent une préoccupation légitime. Notre intervention ne saurait être considérée comme une nuisance, ainsi que l'a sous-entendu M. Bournazel ; nous pouvons, au contraire, proposer des enrichissements.

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