Nous débattons ici de choses importantes. Je veux, à cet instant, soulever plusieurs points.
D'abord, ce n'est pas parce que nous essayons de vous amener à envisager des améliorations à l'état d'urgence sanitaire que nous sommes opposés à ce régime. Je fais d'ailleurs partie des élus qui ont voté à plusieurs reprises en faveur de l'état d'urgence sanitaire et qui s'interrogent désormais, précisément parce que vous ne voulez pas l'améliorer. Je m'interroge sur le délai de prolongation, que je trouve anormal, mais également sur le rôle du Conseil scientifique que chacun a vu, la semaine dernière, se livrer à une forme de mise en scène médiatique hâtive, précipitée, contredisant ses propres dires et ceux du Gouvernement en l'espace de trois jours, ce qui, à mon sens, le disqualifie partiellement comme conseil avisé du Gouvernement.
Ne pas permettre aux députés – qui représentent tout de même rien moins que les Français – d'interroger directement le Conseil scientifique me paraît anormal. Repousser l'adoption de cette mesure au motif que nous l'intégrerions dans une loi ultérieure instituant un état d'urgence pérenne n'est pas non plus acceptable.
Dernier point : madame la présidente de la commission des lois, les Français ont besoin d'être accompagnés pour continuer d'accepter la situation très difficile que nous traversons tous. Or, accompagner les Français, c'est permettre aux débats parlementaires d'aller à leur terme et aux oppositions – car elles existent encore – de vous accompagner en ce sens. Dans le cas contraire, qui sait ce qu'il se passera dans notre pays dans les jours ou les semaines à venir ?