Je tiens d'abord à dire qu'il n'y a pas de parti de l'abandon, comme je l'ai entendu sur ces bancs, en particulier à gauche, à propos de la question de la laïcité.
Je remercie ensuite Mme Untermaier, qui a été l'une des rares à évoquer ces professeurs et ces instituteurs qui sont en première ligne pour affronter sur le terrain, à l'école, la réalité dont nous discutons. Ce sont eux les tenants de l'autorité, eux qui s'efforcent d'apporter des réponses qui préservent la paix civile et sociale.
Comme Mme Untermaier, je regrette que ce texte n'arme pas davantage les enseignants pour défendre la laïcité. Ils sont demandeurs d'une aide, et ce projet de loi aurait, par exemple, pu instaurer dans les instituts de formation des modules obligatoires de droit, d'histoire et de philosophie de la laïcité. Malheureusement, il y aurait bien davantage à dire sur la formation générale des enseignants, mais pour en rester à notre propos, il me semble que de tels modules auraient également leur place dans la formation des agents publics, au Centre national de la fonction publique territoriale – CNFPT – comme dans les instances de formation de la fonction publique d'État.
Dans le même esprit, ce projet de loi aurait pu être le lieu d'une réflexion sur les programmes scolaires et sur le fait que ce que nous appelions les humanités, c'est-à-dire l'histoire, la littérature et les arts, ne constituent plus un tout cohérent dans la transmission des savoirs.
J'attire enfin votre attention sur la nécessité de réfléchir à l'usage fait par la communauté scolaire de ce document majeur qu'est la charte de la laïcité. Sans doute mérite-t-elle qu'enseignants et parents y aient davantage recours pour garantir le respect de la laïcité à l'école.