… car un chiffre ne fait pas une politique. Or nous avons besoin d'une vraie politique de développement solidaire pour préparer l'avenir. Comme je l'ai déjà dit hier dans cet hémicycle, nous avons besoin d'une politique qui constitue un pilier à part entière de notre politique étrangère.
Il était tout à fait essentiel que l'engagement du Président de la République soit tenu et il le sera, mais, et je veux y insister, il ne s'agit pas seulement de faire plus, il s'agit aussi de faire mieux pour gagner en efficacité et obtenir toujours des résultats tangibles, concrets.
Pour faire mieux, nous devons d'abord clarifier nos priorités géographiques, afin de faire une vraie différence sur le terrain. Dans le sillage des décisions prises en 2018 par le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement, le CICID, nous proposons donc d'orienter notre aide en dons vers dix-neuf pays prioritaires qui concentrent les fragilités – Haïti et dix-huit pays d'Afrique subsaharienne.
En cet instant, je pense en particulier aux cinq pays du Sahel où nos efforts s'inscrivent dans le cadre d'une approche globale et intégrée, qui articule des engagements sécuritaires et un soutien aux populations, sur tout l'arc de la solidarité internationale qui va de l'humanitaire au développement, sans oublier l'étape cruciale de la stabilisation.
Au Sahel, les moyens sont en constante augmentation depuis quelques années : entre 2016 et 2019, notre aide publique au développement en faveur des pays du G5 Sahel est passée de 382 millions d'euros à plus de 500 millions d'euros ; sa part bilatérale s'élevait à 362 millions d'euros en 2019, en progression de 34 % par rapport à l'année précédente.
Comme j'aime le concret, je ne résiste pas à l'envie de vous citer quelques exemples d'utilisation de cette aide. En 2020, elle a permis de donner un accès à l'eau potable à plusieurs milliers de Nigériens, de réaliser quarante-trois ouvrages hydrauliques de la région de Ménaka au Mali, de maintenir 200 000 enfants nigériens à l'école primaire, de réhabiliter 1 800 classes au Mali. Ces résultats concrets font reculer durablement la menace terroriste au Sahel, dont je rappelle qu'elle est aussi une menace pour la sécurité des Français et des Européens.
Pour faire mieux, nous devons aussi clarifier nos priorités thématiques…