J'ai évidemment, comme vous tous ce soir, une pensée pour Marielle de Sarnez.
Monsieur le ministre, enfin ce projet de loi de programmation tant attendue depuis trois ans ! Il survient dans un contexte de crise multiple, à la fois sanitaire, économique, sociale, climatique et géopolitique. Malheureusement, sur le plan budgétaire, seule l'année 2022 y est dévoilée. Il aurait pu bénéficier d'orientations plus ambitieuses pour tendre vers l'objectif de consacrer 0,7 % de notre RNB à l'APD à l'horizon de 2025. Vous nous dites ne pas vouloir engager vos successeurs au Gouvernement, et pourtant vous l'aviez fait quand vous étiez ministre de la défense avec la loi de programmation militaire, et assez lourdement.
Le Président de la République a fixé, je le rappelle, deux objectifs : 0,55 % du RNB en 2022 et 0,7 % en 2025… Certes, notre rapporteur conteste la fiabilité de ces chiffres, mais chercher à atteindre le taux de 0,7 % n'empêche pas de connaître, de comprendre et même de critiquer le contenu de cette politique pour la France ; ce chiffre est un point de repère, un objectif et un moyen de comparaison internationale.
Je rappelle aussi qu'entre 2007 et 2012, la majorité n'a pas diminué l'aide publique au développement comme l'indique le rapport. Bien au contraire, le montant total de l'APD en 2007 s'élevait à près de 10 milliards d'euros et atteignait plus de 12 milliards d'euros en 2011-2012 et c'est bien la majorité suivante qui s'est chargée de le baisser durant cinq ans.
Tout d'abord, il est important de ne pas perdre de vue la finalité de cette politique : l'accès à la nourriture, aux soins, à l'eau, à l'énergie, à l'éducation, à l'égalité entre les femmes et les hommes, et à la contraception pour les femmes, mais aussi la création d'emplois, la lutte contre la corruption et la préparation au changement climatique.
Ensuite, pour avoir une approche efficiente de l'APD et permettre son appropriation nationale, il est indispensable de renforcer l'évaluation, le contrôle et la transparence de cette aide.