Nous attendons également de la transparence s'agissant de l'intégration pour le moins contestable dans l'APD de certaines dépenses – telles que les frais d'écolage pour des pays qui ne sont pas prioritaires, la Chine par exemple – , s'agissant des montants de l'aide budgétaire directe et de l'effacement des dettes – on voit combien c'est important depuis que la remise de dette de 4 milliards d'euros au profit du Soudan a fait exploser l'APD – et, enfin, s'agissant des montants des petits projets et de l'accompagnement par l'État des collectivités territoriales.
La création d'une commission indépendante d'évaluation de la politique de développement solidaire et de lutte contre les inégalités mondiales est une avancée indispensable qui doit nous permettre de mieux consentir collectivement à ces politiques ambitieuses. Elle doit travailler en toute indépendance, sous une présidence impartiale et objective, sur le même modèle que la commission britannique. La solution des fonctions support de la Cour des comptes, proposée par le rapporteur, nous semble dans ce cadre raisonnable, mais les propos de notre président à la tribune paraissent remettre en cause la discussion qui a eu lieu en commission.
Autrefois, la France était fière de sa coopération, qui reposait presque exclusivement sur la mise à disposition de son expertise. Malheureusement, la compétence française s'est effondrée, remplacée par des politiques de prêts et par un multilatéralisme important. Pourtant, dans les pays africains, cette expertise est plus que nécessaire, notamment auprès des administrations.
Voilà tous les sujets passionnants qui nous attendent, mes chers collègues et, s'il y a bien une politique sur laquelle nous devons nous retrouver, nous respecter et éviter les postures caricaturales comme celles que j'ai pu constater à propos des laissez-passer consulaires, c'est bien celle du codéveloppement solidaire.