Par conséquent, il faut s'en donner les moyens, en apportant des garanties en matière de montant, de la visibilité, de la lisibilité, de l'accessibilité ainsi que de la gouvernance. Cela impose de ne pas faire de la défense de nos intérêts une priorité qui passe avant l'aide aux populations.
Cela passe par l'encouragement de la démocratie, sans donner de caution par sa présence, ses déclarations ou ses écrits aux dirigeants de pays qui méprisent leur propre constitution, emprisonnent leurs opposants, répriment leur propre population, comme en Côte d'Ivoire et en Guinée, répriment la liberté d'expression ou organisent la fraude, comme au Niger lors du premier tour des élections. Cela exige de ne pas avoir de valeurs à géométrie variable, en dénonçant à voix haute la détention d'Alexeï Navalny en Russie tout en se taisant sur la détention du député Alain Lobognon en Côte-d'Ivoire qui, en pleines élections législatives, doit faire campagne depuis sa prison.
Nous nous sommes abstenus sur le projet de loi lors de son examen en commission, car nous pensons que, si ce texte n'offre pas de réelles garanties concernant les montants et leur nature, ainsi que concernant la gouvernance, s'il ne prend pas en compte en priorité les besoins des populations, il est intéressant, sans être à la hauteur des enjeux du XXIe siècle. Ainsi, nous serons attentifs à la prise en compte de ce que nous considérons comme des impératifs, afin de faire éventuellement évoluer notre vote.