… mais, pour ma part, je me pose deux questions. Premièrement, devons-nous commencer à hiérarchiser les priorités ? Par exemple, les questions relatives aux mutilations faites aux jeunes femmes ou aux enfants soldats ne sont-elles pas plus prioritaires que celle de l'état civil ? Si nous entrons dans cette logique, nous allons avoir du mal à écrire une loi cohérente.
Deuxièmement, ce sont tout de même les politiques publiques des différents États qui sont ici en jeu. Un ministre africain, avec lequel j'évoquais cette question dernièrement, me disait que, s'il a des moyens, il préfère les consacrer à soigner les gens dans les hôpitaux qu'à améliorer l'organisation de l'état civil de ses concitoyens… Il y a des choix à faire et ils ne peuvent être faits qu'en concertation afin de ne pas court-circuiter la volonté des États concernés et les politiques publiques qu'ils conduisent. Ce sujet que nous considérons tous comme essentiel est traité au plan international, et il ne me paraît pas opportun qu'il fasse l'objet d'un amendement dans le texte dont nous débattons aujourd'hui.