Cet amendement vise à compléter l'alinéa 3 du préambule par la phrase suivante : « La France devra accompagner ses principales contributions financières dans les grandes institutions d'aide internationale, d'une présence accrue au sein de leurs structures de gouvernance. » La France doit renforcer sa présence et son action dans les institutions, alors même que l'aide multilatérale se caractérise par une prolifération d'institutions qui rend son pilotage difficile, voire impossible. Dans un contexte où la création de nouvelles organisations s'accélère, il nous semble nécessaire que la France, qui jouit d'un leadership dans de nombreux domaines – la sauvegarde des biens mondiaux et la lutte contre le changement climatique, entre autres – , étoffe ses équipes au sein de ces institutions.
À titre d'illustration, la coordination étroite qu'entretient la France avec la Banque mondiale, dont elle est le cinquième actionnaire, s'exerce au bénéfice des États fragiles : alors que, conformément à son mandat, la Banque mondiale s'occupait principalement de gestion fiduciaire et intervenait peu dans le domaine régalien et dans la gouvernance, c'est avec l'appui de la France qu'elle a renforcé ses actions à l'égard des États fragiles. Aussi faut-il augmenter le nombre d'administrateurs français dans ce type d'organisation.
Autre exemple : depuis 2011, dans le cadre de la stratégie « L'Initiative » – anciennement Initiative 5 % – , la France consacre une partie de sa contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à fournir de l'expertise technique aux pays francophones. Voilà une illustration concrète de ce que peuvent faire nos administrateurs dans ces institutions, et voilà pourquoi il faut les renforcer.