Cet amendement propose de supprimer l'alinéa 56 car ce paragraphe valorise l'idée du continuum entre sécurité et développement que nous ne considérons pas comme un concept à valoriser dans notre aide publique au développement, je l'ai déjà dit dans la discussion générale. Nous ne pouvons pas laisser écrire ici que la France s'efforce de coordonner l'ensemble des acteurs dans le domaine de la sécurité.
Cet alinéa alambiqué propose de recentrer les missions des acteurs internationaux de la stabilisation, du développement, de l'humanitaire et de la sécurité pour que chacun agisse sur place dans le but de résoudre les problèmes de crise. Cela peut se comprendre pour les humanitaires et les acteurs du développement, encore qu'ils savent bien mieux ce qu'il y a à faire sur le terrain que nous-mêmes, le rapporteur le dit lui-même. Qu'un paragraphe pour demander aux acteurs de faire ce qu'ils savent faire n'est pas davantage intéressant. Mais que font les acteurs de la sécurité dans un texte sur la réduction des inégalités mondiales et sur l'aide publique au développement ? La question se pose d'autant plus qu'à terme, rien ne garantit que les interventions militaires ou les sociétés privées de sécurité n'entreront pas un jour dans le chiffrage de l'aide publique au développement et qu'à l'inverse, on n'enverra plus des acteurs de la solidarité internationale dans les guerres françaises que pour faire passer la pilule aux populations locales d'une présence militaire étrangère sur leur territoire.