Cet amendement fait écho à l'initiative ACT-A – Access to COVID-19 Tools Accelerator. Sur les 38 milliards d'euros nécessaires, et promis, 27 milliards manquent encore ; la France elle-même n'a pas achevé de verser sa contribution. Certes, cette initiative a le mérite d'exister, mais elle se heurte à deux écueils. D'une part, nous ambitionnons d'acheter des vaccins à ces mêmes laboratoires que nous avons financés pour qu'ils les trouvent et les produisent : l'argent public aura servi à tout dans cette affaire ! Les laboratoires sont les grands gagnants de cette crise et, puisque le Président de la République, au début de l'épidémie, avait choisi un registre guerrier, on les aurait appelés, en temps de guerre, des profiteurs.
D'autre part, s'agissant toujours de ces vaccins, la France ne soutient ni les démarches indienne et sud-africaine auprès de l'Organisation mondiale du commerce – OMC – en vue de déroger aux règles en matière de brevets, ni la plateforme C-TAP – COVID-19 Technology Access Pool – , qui vise au partage des données liées à la recherche. Pire, elle s'y est opposée, avec l'Union européenne. Pourtant, ces initiatives sont plus concrètes, moins chères pour le contribuable, et plus efficaces. Un brevet ouvert autoriserait tous les laboratoires du monde à produire le vaccin : cela en ferait baisser le coût et mettrait un terme à une fabrication au compte-goutte qui favorise les conflits, et le nationalisme vaccinal, auquel nous n'échappons pas. La France aurait tout à gagner à se joindre à ces initiatives ; c'est pourquoi les députés communistes vous proposent cet amendement.