L'idée d'une couverture santé universelle, dont nous avons déjà débattu, a une grande valeur : il serait important de préciser que c'est seulement ensemble et simultanément, sur toute la planète, qu'il est possible de lutter efficacement contre telle ou telle maladie. Les députés communistes ont bien conscience que le danger majeur réside dans la privatisation d'une telle couverture. Les grands groupes pharmaceutiques ont tout intérêt à la promouvoir : une manne financière sans précédent tomberait alors dans leur escarcelle, avec toutes les pratiques d'évitement fiscal ou d'abus en matière de prix que cela peut entraîner.
La France doit donc défendre à l'échelle internationale son propre modèle : celui de la sécurité sociale, universelle et gratuite. Créé après la guerre par le ministre communiste Ambroise Croizat, ce formidable outil de lutte contre l'exclusion et en faveur de l'égalité pourrait fort bien s'exporter, notamment grâce à son financement paritaire par des cotisations sociales. Ce système doit être promu partout dans le monde, non seulement parce qu'il représente certainement le meilleur compromis possible entre une médecine de grande qualité et une médecine pour tous, au même prix, mais aussi parce qu'il mettrait la couverture santé universelle à l'abri de la convoitise des géants du secteur, ce qui est fondamental.